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CH. I, DESCRIPTION

un peu, suivant que les eaux du Nil sont élevées ou abaissées ; mais l’étendue comprise entre les murs de quai, et qui n’est jamais inondée, n’est pas fort différente de celle que nous venons de donner ; elle a trois cent soixante mètres de longueur et cent trente de largeur ; en sorte qu’il ne faudrait guère plus d’un demi-quart d’heure pour en faire le tour. Sa forme est assez régulière, et sa plus grande dimension est du sud au nord.

La longitude de l’île de Philæ est de 30° 34′ 16″, à partir du méridien de Paris ; sa latitude est de 24° 1′ 34″. Ainsi cette île n’est point dans la zone torride, comme on l’a cru si long-temps, et elle est même éloignée du tropique d’à peu près quatorze lieues. Il est vrai qu’il n’en a pas toujours été ainsi ; et il y a près de cinq mille ans qu’elle se trouvait placée dans cette zone, le tropique passant par Syène. La variation de l’obliquité de l’écliptique ramènera un jour les choses à ce même état, et Philæ se trouvera de nouveau comprise entre les tropiques.

Syène et Philæ sont à peu près situées sous le même méridien, et leur distance en ligne droite est de huit mille trois cents mètres[1], un peu moins de deux lieues. La route de Syène à Philæ, étant presque directe, peut donc être évaluée à deux lieues d’une manière très-exacte. Cette distance, que l’on croit la moitié de celle qui est indiquée par Strabon, pourrait laisser douter que cette île fut effectivement celle que les anciens

  1. Quatre mille cent cinquante toises entre les points extrêmes. Du milieu de Syène à celui de Philæ, l’intervalle est de dix mille mètres ; ce qui est d’accord avec Strabon. E. J.