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DE L’ÎLE DE PHILÆ.

courir en voiture, si les voitures étaient en usage en Égypte. Rien n’a changé dans cette contrée solitaire, depuis le règne d’Auguste ; et l’on n’y prévoit d’autres changemens, d’autres mouvemens futurs, que ceux des sables que les vents chassent entre les rochers. Il est surprenant que le géographe grec n’ait rien dit de la longue muraille construite dans cette vallée. Sans doute elle était dès-lors presque entièrement détruite, recouverte de sable, et peu remarquable pour un voyageur qui passait rapidement dans un char. Encore aujourd’hui, les vestiges de cette muraille paraissent, au premier aspect, n’être que des monceaux de terre placés de distance en distance ; mais, en les examinant de plus près, on y reconnaît les briques non cuites dont elle était formée.

En sortant de Syène, la muraille est à l’est du chemin : elle le coupe vers la moitié de la vallée, le coupe encore à peu de distance, et, continuant de tourner dans la direction de l’est, elle va se terminer au nord de la petite plaine qui s’étend vis-à-vis de Philæ. Dans les endroits où le chemin et la muraille se rapprochent, on se trouve tantôt au levant, tantôt au couchant de cette muraille, que l’on traverse ainsi, sans le remarquer, par les lacunes de plusieurs centaines de mètres qui en séparent les vestiges.

Cette construction a un peu moins de deux mètres[1] d’épaisseur ; sa hauteur est d’environ quatre mètres[2], et quelquefois davantage ; mais, outre qu’elle est dégradée au sommet, il est aisé de voir qu’elle est enfoncée en

  1. Cinq à six pieds.
  2. Douze pieds.