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l’abside, et richement sculpté, contenait, rangées en trois étages, la châsse de saint Gendulphe, celle de saint Severin, solitaire, celle de plusieurs martyrs, celle de saint Germain, évêque de Paris, celle de saint Justin, martyrisé à Louvres en Parisis, celle des compagnes de sainte Ursule, et celle de saint Lucain. La châsse de saint Marcel était posée derrière le maître autel. Ce reliquaire en vermeil, enrichi de pierres précieuses et de perles fines, remarquable par la délicatesse du travail, fut porté à la Monnaie de Paris pour être fondu, le 8 octobre 1792 ; il pesait quatre cent trente-six marcs, non-compris les écrous, ferrures et plateau. La tradition populaire en attribuait la fabrication à saint Éloi ; nous n’avons pas besoin d’ajouter que le saint évêque de Noyon n’en était pas plus l’auteur que de tant d’autres joyaux auxquels on attachait son nom.

Vitraux.

La suppression des vitraux a complétement dénaturé l’aspect de l’église. En 1741 ils existaient encore, et c’est à celui-là même qui en a exécuté la ruine que nous devons quelques renseignements précieux sur leur importance[1]. Pierre Levieil, fabricant de vitraux modernes, et destructeur patenté de vitraux anciens, raconte froidement qu’il eut mission de démonter toutes les verrières de la nef et du chœur de Notre-Dame pour les remplacer par du verre blanc, avec chiffres et bordures fleurdelisées. Voici ce qu’il y trouva : dans le chœur et l’abside, les deux baies ogivales des fenêtres contenaient deux figures colossales, qui portaient au moins dix-huit pieds de haut, représentant des évêques coiffés de la mitre, tenant à la main des

  1. Levieil, Traité pratique et historique de la peinture sur verre.