Page:Description de Notre-Dame, cathédrale de Paris.djvu/117

Cette page a été validée par deux contributeurs.

eu à sa disposition ce moyen sûr d’illuminer l’édifice des teintes les plus brillantes et les plus variées.

Du seuil de la grande porte au transsept, le nombre total des travées est de dix ; mais les deux premières, comprises entre les tours forment une espèce de porche intérieur, dont l’élévation est d’ailleurs égale à celle du reste de la nef. Ces deux travées n’ont pas la même largeur que les suivantes : un faisceau de colonnes les sépare, de chaque côté, l’une de l’autre, et des colonnettes, placées en second ordre, montent à la voûte. De grandes baies ogivales ouvrent sur les salles de l’étage supérieur des tours. À la première travée, au-dessus de l’entrée de l’église, se trouve la tribune de l’orgue, construite aussi au XIIIe siècle, et dont la voûte croisée de nervures repose sur les piles latérales. Avant l’établissement des orgues, cette tribune pouvait recevoir des chanteurs ou servir à la représentation de quelques scènes du drame liturgique, ce qui avait lieu encore, il n’y a pas longtemps, dans certaines églises d’Italie. Deux piliers admirables, formés de la réunion de nombreuses colonnes qui s’élèvent d’une seule venue jusqu’à la maîtresse voûte, soutiennent chacun le poids d’un des angles des tours, et marquent, en même temps que la limite du porche, le commencement de la nef proprement dite ; ils portent un vigoureux arc doubleau renforcé d’énergiques moulures. Huit travées appartiennent donc spécialement à la nef. La nécessité de consolider les parties voisines des tours n’a pas permis de donner à la première une largeur pareille à celle des sept autres. Aussi cette travée présente-t-elle un arc en ogive surhaussée qui n’a pas eu de place pour se développer davantage. Deux files de sept colonnes monostyles servent de support aux arcs latéraux, et une dernière s’engage de chaque côté dans le pilier d’angle du transept. Ces colonnes sont