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breux clochetons et de hautes aiguilles, montés sur des édicules à jour, s’élèvent sur les têtes des contre-forts. Un seul, le premier après le croisillon septentrional, est surmonté de deux belles statues adossées, dont les têtes ont été malheureusement brisées. L’architecte du XIVe siècle a déployé ici beaucoup d’adresse et d’habileté pour reprendre successivement tous les arcs-boutants sans compromettre la solidité de l’édifice, et pour équilibrer les poussées des voûtes, tout en réduisant le volume des points de résistance. L’aspect du rond-point est très-pittoresque. Si les grands arcs paraissent maigres et disgracieux, en revanche la multitude des pinacles et des pignons à jour, les aiguilles couvertes jusqu’à leurs sommets de feuillage et d’autres ornements, le triple rang de balustrades qui enveloppe l’abside, les animaux fantastiques dont les gueules ouvertes s’allongent de toutes parts pour déverser les eaux, composent un ensemble plein de mouvement et de variété.

La porte Rouge devait son nom à la couleur qui en couvrait autrefois les vantaux. Elle a été laissée ouverte sous la fenêtre de la troisième chapelle du chœur au nord, à l’époque même de la construction de cette partie de l’édifice, dans la seconde moitié du XIIIe siècle, vers 1257. On y monte cinq degrés réparés avec des morceaux de pierres tombales. L’architecture consiste en une baie ogivale, accostée de deux pieds-droits, et surmontée d’un pignon à jour qui laisse arriver la lumière à la fenêtre de la travée. Les pieds droits sont coiffés d’élégantes aiguilles. Le pignon, tout évidé en trèfle, a son ajustement de crossettes et de fleurons. Deux niches, avec cordons de feuil-

    nef. Mais les contre-forts sont beaucoup moins élevés, et par une conséquence nécessaire, la portée des arcs-boutants est plus grande.