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LE SUBSTANTIF VERBAL ET LA PROPOSITION INFINITIVE

ku:ntəs ə hu:rtʹ... (dubhairt sí le n‑a h‑inghin féin dul agus Scéimhín a leanamhaint agus cúntas do thabhairt...) « elle dit à sa propre fille d’aller et de suivre Scévine et de rendre compte... etc. ».

§ 248. C. Le substantif verbal précédé de diverses prépositions est employé, concurremment à la phrase avec go, avec la valeur d’une proposition circonstantielle : ainsi tiʃgʹ (toisc) « en raison de, parce que » er son, er hon (ar shon) « quoique », à côté do tiʃgʹ go, er ə hon go (§ 237) : Peig, p. 69 : ar shon i bheith gan sláinte « quoiqu’elle n’eut pas de santé » ; tiʃgʹ gɑn e veh ɑun (toisg gan é bheith ann) « parce qu’il n’était pas là ».

§ 249. Lorsque le substantif verbal en fonction complétive ou circonstantielle réclame un complément d’objet, on rencontre deux types de construction, qui reflètent la double nature, nominale et verbale, de la proposition infinitive. Les choses se présentent différemment selon que le complément est nominal ou pronominal.

Le complément nominal de la phrase infinitive se construit comme régime du verbe ou de la préposition qui introduit cette phrase, l’infinitif étant ensuite rattaché à son complément par də, ə (do) ou par simple aspiration de l’initiale : dʹiər ʃe orəm ən mʹe:d ʃinʹ ə ji:αnəv do (d’iarr sé orm an méid sin do dheunamh dó) « il m’a demandé de faire cela pour lui ». C’est ainsi que, lorsque la phrase infinitive est négative, c’est le complément qui est régi par gan : gan an méid sin do dheunamh « ... de ne pas faire cela ». Le complément se met au cas régi par la préposition, et subit les mutations que celle-ci entraîne : χʷinʹ nə fʹi:rʹənʹə ji:nʹʃənʹtʹ (chun na fírinne d’innsint) « pour dire la vérité » ; Peig, p. 45 : ábalta ar fhreagra thabhairt air « capable de lui répondre » ; après un substantif : B. O., II, 204, l. 6 ; ad iaraig an chreidimh a chineáilt beó « s’efforçant de maintenir la foi vivante ». Il arrive cependant que le complément reste au cas direct, quel que soit le cas exigé par la préposition ; cf. Peig, p. 41 : Ní bheadh aoinne chun scéal... a chur i dtuiscint di « il n’y aurait personne pour lui expliquer une histoire... » ; on observe fré-