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LA PHRASE COMPLEXE

chleachtuigheadar riamh go dtí sin « chose qu’ils n’avaient jamais pratiquée auparavant » ; do, p. 424 : dubhairt sé le n a bhean go raigheadh sé... agus ná fillfead sé... « il dit à sa femme qu’il irait... et qu’il ne reviendrait pas... », etc.

Lorsqu’une proposition complétive dépend d’un verbe négatif ou impliquant une idée négative la particule go est précédée de la négation nɑ:, le sens restant affirmatif, malgré cette contamination formelle de la subordonnée par la notion négative qui domine la principale : nʹi:lʹ è:n daut nɑ: gœr jinʹəʃ go hu:ntəχ (níl aon dabht ná gur dheinis go h‑iongantach) « il n’y a pas de doute que tu n’aies fait merveille » ; kɑ vʷis dom nɑ: gœr eirʹəgʹ rœd e:gʹənʹt do (cá bhfios dom ná gur eirigh rud éigin dó) « que sais-je s’il ne lui est pas arrivé quelque chose ».

La phrase relative et complétive est largement employée comme procédé de construction, soit pour modifier l’ordre normal de la phrase (emphase), soit combinée avec des interrogatifs, soit combinée avec des particules ou adverbes divers pour former des conjonctions. La plupart des phrases circonstancielles sont ainsi dérivées de la phrase relative.

§ 234. Le relatif d’emphase, On peut mettre en vedette un élément ou un groupe quelconque en le plaçant en tête et lui rattachant le reste de la phrase à l’aide de la construction relative (aspirée) : e:həχ ətɑ: ʃe eg i:nʹʃənʹtʹ (éitheach atá sé ag innsint) « c’est un mensonge qu’il dit » ; nʹi fad on ɑ:tʹ vʹi: ʃi nuerʹ (ní fada o’n áit bhí sí nuair...) « elle n’était pas loin de là lorsque... ».

Il peut par ailleurs y avoir mise en vedette par simple juxtaposition, le terme lancé en avant étant repris non plus par un relatif mais par un pronom de renvoi : an te ná fuil láidir ní foláir dó bheith glic « qui n’est pas fort, il lui faut être habile (prov.) ».

§ 235. La construction relative dans l’interrogation.

Toute phrase verbale interrogative qui n’est pas introduite par la particule ən (ou par sa forme négative) est une phrase relative (cf. § 84 et 93). L’interrogatif peut se comporter lui-même comme un relatif, ainsí de kɑ: (cá) « où » qui requiert