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LA PHRASE COMPLEXE

mɑdr e er no:s ən tʹe gœr lʹeʃ e (is ait an madra é ar nós an te gur leis é) « c’est un drôle de chien, à la manière de son maître », litt. « de celui qu’il est à lui » ; αn go revʹ bʹert iˈnʹi:n əkʹi fʹe:nʹ (bean go raibh beirt inghean aici féin) « une femme qui avait elle-même deux filles », litt. « qu’étaient deux filles à elle-même ».

Le rapport relatif génitif est exprimé par le possessif : rɑkə go revʹ ə lʹαh ən o:r ɑgəs a lʹαh ən αrʹəgəd (raca go raibh a leath i n‑or agus a leath i n‑airgead), litt. « un peigne qu’était sa moitié en or et sa moitié en argent ».

Là où le sens de la phrase ne laisse place à aucune ambiguïté quant à la nature du rapport impliqué (ainsi dans le cas du rapport local après une indication de lieu) on se dispense de le préciser à l’aide d’un pronom de renvoi ou d’un possessif : χœr ʃe ə va:hərʹ sən lʹαbəgʹ go mʹi:χ ʃe fʹe:nʹ (chuir sé a mháthair insan leabaidh go mbíodh sé féin) litt. « il mit sa mère dans le lit qu’il était d’habitude » ; B. O., III, 9 : do ghaibh bean siubhail isteach ar an mbaile go raibh sí, litt. « une mendiante arriva dans le village qu’elle vivait ».

§ 230. 2º La particule go est par ailleurs employée chaque fois qu’on veut rattacher à un verbe une proposition qui en complète le sens ; ainsi après les verbes exprimant une opération des sens ou une opération intellectuelle, après les verbes déclaratifs, après les locutions impersonnelles signifiant « il est vraisemblable, possible, évident », etc., « il arrive que ». En l’absence d’un participe au sens propre du terme et sous réserve des emplois du substantif verbal signalés § 247 sq., go est la particule complétive à tout faire : çαp ʃe go revʹ klɑ:s bʹog i:dʹəh əgʹe (cheap se go raibh Clás Beag idighthe aige) « il pensa qu’il avait tué Petit Clas » ; do hɑ:rləgʹ gœr hug mɑk ən ri: fʹe nʹα (do thárlaidh gur thug mac an righ fe ndeara...) « il arriva que le fils du roi remarqua... ».

Une proposition complétive avec go peut se rattacher non à un verbe mais à un nom, pourvu que celui-ci implique la considération d’un état, d’un procès on d’une relation circonstancielle (causale, etc.) : er αgələ go gɑilʹfʷi: hu (ar eagla go gcaillfí thu) « de crainte que tu ne viennes à mourir » ; lʹe su:lʹ go... (le súil go...) « dans l’espoir que » ; ʃe ən çiαl go