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LA PHRASE COMPLEXE

père mourut et lui assez jeune », « alors qu’il était assez jeune ».

B. O., II, 277 : tá ríocht mo dhóthain agam-sa, agus mac rí m’fhear « je ne manque pas de royaume, et un fils de roi mon mari », « du moment que je suis mariée à un fils de roi ».

§ 223. On voit qu’ici la coordination empiète sur le domaine de la subordination. Il en va de même dans les formules bipartites impliquant une subordination réelle entre les termes coordonnés : tu:rʹ e ɑgəs bʹi: ə tu:nʹʃəgʹ ou ɑgəs bʹi: nə çαl (tabhair é agus bí i t’óinsigh ou agus bí i n‑a cheal) « donne-le et sois idiote », « donne-le et passe-t-en » au sens de « si tu le donnes, c’est que tu es idiote » ou « cela te manquera ». Façon de présenter les choses assez habituelle.

De même dans l’opposition par no:, nu: (nó) « ou » de termes se conditionnant l’un l’autre : bʹegʹ mɑ: mαh a gɑ:rtəvʹ eg klɑun ə ri: no: bʷinʹhə mʹe sɑ:səv do:vʹ (beidh mádh maith i gcártaibh ag clann an righe nó bainfidh mé sásamh dóibh) « les fils du roi auront un bon atout dans leur jeu ou je tirerai vengeance d’eux ».

On a fréquemment recours à des particules démonstratives pour renvoyer à une phrase précédente de façon à constituer un tout quant au sens sans recourir à la construction d’une phrase complexe : mɑr finʹ (mar sin) « comme cela », dɑ: vʹrʹi: ʃinʹ (dá bhrígh sin) « pour cette raison », etc. : vʹi: ʃi ə nɑurəs go mʹefɑ:sə go holk ɑgəs dɑ: vʹrʹi: ʃinʹ χœr ʃi ə tʹrʹu:r mɑk... (bhí sí i n‑amhras go mbeifeá-sa go holc agus dá bhrígh sin chuir sí a triur mac..., etc.) « elle se doutait que tu serais mauvaise et à cause de cela elle envoya ses trois fils... », etc. Tour plus commun que la proposition consécutive (voir § 237).