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CHAPITRE III
LES DESINENCES VERBALES

§ 166. Il y a quatre séries de désinences : désinences du présent, du prétérit, du futur (aussi au subjonctif), désinences secondaires (au présent et au futur secondaires, ainsi qu’à l’impératif, exception faite pour celui-ci des deuxièmes personnes et de l’impersonnel). Les désinences suffisent donc à caractériser les temps, là où le thème temporel n’est pas caractéristique, comme il arrive au prétérit quand l’initiale n’est pas sujette à mutations et au futur quand la consonne finale du radical est une sourde ou un ‑h‑ : lʹigʹəmʹ (leigim) « je laisse », prét. lʹigʹəs (leigeas) ; kαhəmʹ (caithim) « je dois », fut. kαhəd (caithfead).

A côté des formes à désinences personnelles, le parler connaît des formes à pronom sujet (la désinence étant alors, aux deux nombres et à toutes les personnes, celle de 3e pers. du sing.). La troisième personne du singulier n’a que la forme avec le pronom sujet ; celui-ci est omis dans les réponses : ər jinʹ ʃe e. jinʹ (ar dhein se é ? dhein) « l’a-t-il fait ? Oui ». L’impersonnel ne peut avoir, par définition, de pronom sujet. On a régulièrement la forme flexionnelle à la première personne du pluriel. Aux autres personnes les deux formes coexistent, la répartition et la fréquence relative en variant selon les temps, les personnes, les types de flexion et, dans une certaine mesure, les sujets parlants. Chez un même sujet, on peut observer des flottements, le choix étant plus ou moins libre, et souvent dicté par le rythme de la phrase. De façon générale, à la première personne du singulier la forme flexionnelle est régulière, sauf au futur, où l’on trouve fréquemment le pronom sujet. A la deuxième personne du