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LE VERBE : RADICAUX ET THÈMES

gʹɑ:rhəd (gearrfad) mais à l’impératif habituellement αrəgʹ ; αnʹhi:mʹ (aithnighim) « je reconnais », prét. 3. dαnʹhəgʹ ou dαhənʹ ʃe (d’aithin se) fut. αnʹho:d, etc. Ailleurs c’est le prétérit qui est de flexion longue, en face d’un présent qui maintient au moins partiellement la flexion brève : lœrʹəgʹi:s (loirgigheas), en face de lœrʹəgʹəmʹ ou lœrʹəgʹi:mʹ (loirgim) ; faut-il rapprocher de ce fait la deuxième personne du pluriel longue de l’impératif (voir § 171), et l’intrusion d’une deuxième personne du singulier longue dans le prétérit de quelques verbes irréguliers (§ 179) ?

Noter, dans quelques verbes passés au type C, un futur cumulant le suffixe ‑o:- avec l’assourdissement de la finale du radical : lœrʹəkʹo:d (loirgeóchad), tαrʹəkʹo:d (tarraingeóchad).

On pourrait multiplier les exemples de ce genre. Tous attestent la tendance, générale mais incohérente, à l’extension du type long aux dépens du type bref.

§ 165. Les thèmes verbaux et les alternances initiales.

L’initiale du verbe est susceptible d’être modifiée par les particules verbales qui la précédent (§ 216). L’aspiration initiale apparaît par ailleurs en l’absence de tout proclitique. soit du thème du prétérit, soit Elle est alors caractéristique du temps secondaire.

Le thème du prétérit est, dans les verbes réguliers, semblable au thème de présent, dont il se distingue par l’aspiration d’une initiale consonantique ou par la préfixation à une initiale vocalique (et par conséquent aussi à un f- initial, passé à zéro du fait de l’aspiration) de d,  : buelʹəmʹ (buailim) « je frappe », prét. vuelʹəs (bhuaileas) ; o:ləmʹ (ólaim) « je bois », prét. do:ləs (d’ólas). On rencontre aussi une forme j, représentant l’aspiration d’une initiale vocalique palatale (ou de ), et une forme ǥ, représentant l’aspiration d’une initiale vocalique vélaire (ou de f), toutes deux précédées de la particule do, də, au prétérit : də jimʹə ʃe (do dh’ imthigh sé) « il s’en alla ». Mais cf. au présent : nʹi ǥαnʹhʹi:mʹ (ní aithnighim) « je ne reconnais pas ».

Le présent secondaire, par opposition au présent et à