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au moyen âge, au dire de quelques écrivains, ne nous auraient été rendues qu’a la fin du quatorzième siècle par les Arabes, était, au temps de Charlemagne, dans les mains des érudits et dans les librairies conventuelles, tandis qu’un grand nombre de documents postérieurs viennent confirmer ce fait, que ses admirables écrits n’ont jamais cessé d’être en grand honneur jusqu’à l’année 1479, date de la première traduction latine de ses ouvrages de logique et de physique, et 1495-98, date de l’édition originale grecque donnée par les Aldes de ses œuvres complètes.

Le grand Alcuin regretta bien souvent les trésors de cette bibliothèque d’York, quand, accueilli à la cour de Charlemagne, pourvu de trois abbayes, l’ami, le confident, et, selon la belle expression de M. Guizot, le premier ministre intellectuel du prince, il faisait corriger et rétablir les textes altérés de l’ancienne littérature, reconstituait les écoles, et donnait à tous l’exemple et l’impulsion de l’amour des lettres et des arts : on sait qu’il copia de sa propre main Térence, et en épura le texte avec un soin minutieux.

L’excellent livre de Merryweather, Bibliomania in the middle ages[1], donne sur l’état des lettres

  1. London, 1849 ; in-18.