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Mais un fait singulier, presque inexplicable, et qui cependant présente tous les caractères d’une authenticité absolue, c’est qu’au fond des landes armoricaines, au désert, une petite abbaye perdue, Pontivy, avait, à la fin du onzième siècle, réuni deux cents volumes, nombre inconnu jusqu’alors, et que l’on ne retrouve que dans les catalogues de librairies datés du treizième et du quatorzième siècle.

L’église cathédrale de Constance possédait, vers le dixième siècle, une librairie importante : là, quatre cents ans plus tard, dans ces riches archives, le Pogge et Pétrarque devaient retrouver quelques-uns des plus importants traités de notre orateur. Vers l’an 900, un prêtre, nommé Salomon, qui sortait du savant séminaire de Saint-Gall, fut appelé à l’évêché de cette ville : il apporta, dans l’exercice de ses fonctions épiscopales, les sentiments libéraux les plus élevés, et l’ardent amour pour les lettres latines, dont il avait puisé les principes à l’école de l’abbé de Saint-Gall, le savant Ison : plusieurs de ses ouvrages latins furent longtemps en honneur et

    à de saintes lectures… Que l’on choisisse un ou deux anciens pour parcourir le monastère à l’heure où les frères sont occupés à la lecture, et qu’ils voient s’ils ne trouvent pas quelque frère négligent qui se livre au repos ou à la conversation, ne soit pas appliqué à lire, et qui non-seulement soit inutile à soi-même, mais encore détourne les autres. » (Règle de saint Benoit.)