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pria manu, l’histoire de l’Ancien et du Nouveau Testament[1], était parvenu à former une librairie citée comme une grande magnificence : il avait recueilli cent soixante volumes, et il faut remarquer que les auteurs profanes en formaient presque le tiers : on y trouvait Virgile et Lucain, mais pas un seul livre de Cicéron.

Au douzième siècle, la célèbre abbaye de Mont-Cassin, fondée par saint Benoît en 528, n’avait encore que quatre-vingt-dix ouvrages, et certes la règle élevée de cet illustre séminaire des lettres et des sciences avait eu pour but principal d’inspirer aux moines l’horreur de l’oisiveté et le culte salutaire des plus nobles doctrines intellectuelles[2].

  1. « Et quia cum religionis studio vigere fecerat etiam litteralis scientiæ studium, ne et in hoc eis deesset unde hujusmodi artis exsequerentur exercitium, subministravit eis etiam copiam librorum : non passus enim ut par otium mens aut manus eorum torpesceret, utiliter profectui eorum providet, dum eos per scribendi laborem exercet et frequenti scripturarum meditatione animos eorum ad meliora promovet. Appellens ergo animum ad construendam pro posse suc bibliothecam, quasi quidem Scripturæ (Canonici et S. Patres) plus quam centum congessit voumina, sæcularis vero disciplinæ libros (circa) quinquaginta. Mirandum sane hominem unum in tanta tenuilate rerum, tanta potuisse comparare… » (Acta SS. Ord. S. Benedicti, sæc. VI. Pars 1, p. 605.)

    Pour plus de détails sur cette illustre abbaye de Gembloux, qui eut l’honneur de produire l’historien Sigebert, voyez l’Itinerarium per nonnullas Galliæ Belgicæ partes, Abrahami Ortelii et Joannis Viviani. Antverpiæ, Plantin, 1684. Pet. in-8.

  2. « L’oisiveté est l’ennemie de l’âme, et par conséquent les frères doivent à certains moments s’occuper au travail des mains ; dans d’autres,