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NOTES DE MACBETH. 345 IV Page 55. Loin, bien loin de l’Ecosse allons porter nos pleurs Et voir s’il est des rois pour venger nos malheurs! Je termine là le deuxième acte, à la fuite des jeunes princes et au départ de Macbeth et de tous les seigneurs pour Foris, où ils vont aviser aux mesures à prendre pour la tranquillité de l’État et la punition des assassins du roi que nul ne soupçonne encore. Shakspeare a ajouté une longue scène, dont j’ai parlé plus haut, entre Rasse et un vieillard. J’en ai pris quelques détails pittoresques pour la seconde scène de cet acte, et j’ai reporté le reste, qui tient à l’action, dans la scène qui ouvre mon troisième acte, entre Macduff et Lénox. J’ose croire que les personnes qui s’occupent de l’art dramatique approuveront cette distribution. ACTE QUATRIÈME. I Page 71. Le chat-tigre là-bas a miaulé trois fois... Nous sommes dans l’antre des sorcières et en plein maléfice. Les singuliers détails de ces cérémonies magiques, l’appel des ingrédients bizarres qui doivent bouillir dans la chaudière infer- nale, les danses et les chants grotesquement farouches des trois sœurs, tout représente aux yeux comme à l’esprit du spectateur une véritable scène du sabbat. Plusieurs ont prétendu que Shakspeare ne savait rien; alors il devinait tout : car aucun poëte n’a peint les mœurs et jusqu’aux moindres coutumes des différents siècles et des différents peuples avec plus de vérité que lui; jamais aucun poëte dramatique n’a fait ])arler à ses personnages une langue plus appropriée à leur état, à leur caractère, que ne l’a fait Shakspeare, du moins dans les parties éminentes de ses chefs-d’œuvre. Quant aux anachronismes, aux dissonances qu’on peut lui reprocher avec raison, c’est évidem- ment inadvertance ou caprice; on ne peut savoir et ignorer à la fois. Je n’avais pas conservé pour le théâtre cette scène de magie