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100 OEUVRES D’ÉMILF. DKSC II AMPS. JLLIETTI- . Oui vient me troubler? DOM LAUREXCE. Ciel! Juliette déjà Réveillée! — mon Dieu, Roméo mort!... Il fiiit un signe au frère Jean qui se retire. JULIETTE, pressiinl contre son sein le corps de Roiiiio. Viens là! On ne peut me Tùtcr — plus prc’js! — je suis heureuse! DOM LAUREXCE. Juliette, ah! fuyez cette demeure affreuse I JULIETTE. Ne m’approche pas, moine, ou j’éveille en courroux Tous ces morts qui sur toi vengeront mon époux! DOM LAURENCE. Une force, au-dessus de la prudence humaine, A déjoué nos plans... Venez, que je vous mène Au saint as^ile... On entend du bruit au loin. Ou vient! hàtons-nous de partir. On aperçoit des flambeaux et des armes derrière les arceaux les plus éloignés. Des gardes! — Je frémis... JULIETTE, à dom Laurence qui s’enfuit derrière les tombeaux. Sors, toi qui peux sortir! Seule et cherchant des yeux autour d’elle, avec le délire du désespoir. Comment mourir! Se relevant. Oue vois-je? une fiole? ah! sans doute. Elle prend la Oole qu’elle trouve vide. L’avoir toute épuisée! ingrat! — pas un goutte. Rien, rien, pour secourir ton épouse après toi!,.. Ta bouche est tiôde encore... Aii! peut-être pour moi.