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na OELVl’.ES D’ÉMILK DESCIIAMPS. Et se laisse toucher à mes pleurs repentants, J’ai besoin de prier... de prier bien longtemps ! LA SIGNORA CAPULET, revenant. Dans ces mille détails, ma chère fiancée N’est-elle pas bien neuve et bien embarrassée? Avez-vous, mon enfant, besoin de mes secours? JULIETTE. Non, madame, merci. J’ai fait choix des atours Dont je veux me parer à la cérémonie Où vous me conduirez demain, — soyez bénie De cette attention qui peint votre bonté, Ma mère, et si pourtant c’est votre volonté. Quittez-moi, je vous prie : il faut que je repose. Ma nourrice avec vous veillera, — je suppose Que vos gens sont sur pied et n’ont pas un moment Dans les apprêts qu’ils font si précipitamment. LA SIGNO’rA CAPDLET. Oui, ma fille, il est tard ; dormez, — avec l’aurore Il faudra vous lever. — Que je vous dise encore Combien vos bons parents ont joui de vous voir Revenir au bonheur, rentrer dans le devoir. Oh! que la joie est douce après la peine amère! N’est-ce pas? — Bonne nuit, ma fille! JULIETTE. Adieu, ma mère! La signora Capulet embrasse sa fille et sort avec la nourrice. SCENE IV. JULIETTE, seule, les regardant aller. Adieu, dis-je; Dieu sait quand nous nous reverrons! Elle ferme la porte. Un frisson de frayeur glace mon sang — courons Les rappeler : D’une voix tremblante. Nourrice!... à quoi bon? Terreur lâche!