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r4 OEUVULS D’ÉMILt; DESGIIAMPS. Où j’ai promis au ciel de faire pénitence De ma trop criminelle et folle résistance. Pour que mes torts si grands puissent être expiés, Laurence m’a prescrit de tomber à vos pieds Et d’implorer de vous mon pardon. — Pardon! grâce! Mon père!... Elle se jette à genoux. A vos genoux, qu’avec espoir j’embrasse, Je jure, et c’est pour moi le plus doux des serments, De suivre désormais vos seuls commandements. CAPULET, à la nourrice. Vous enverrez Samson chez le comte, nourrice. Afin de prévenir quelque nouveau caprice, Lui dire qu’il est bon d’abréger le chemin, Et qu’à présent je veux la noce pour demain ! JULIETTE. Je viens de rencontrer Paris dans la cellule. Et de lui faire entendre, à ses aveux crédule, Tout ce qu’au chaste amour peut dire la pudeur. CAPULETy avec un rire caressant. Allons! ce petit air, moitié tendre et boudeur, Nous sied on ne peut mieux, notre timide amante, Venez là. A sa femme. Je le crois qu’on la trouve charmante! Et ce Paris a bien raison d’en être fou ! A Juliette qui l’embrasse. Mais, qui vous a permis de jeter à mon cou Vos deux bras, comme si vous étiez pardonnée? Vraiment, toute la ville, après cette journée. Va devoir un beau cierge aux fils de saint François. JULIETTE, à la nourrice. Viens, choisis ma toilette. 11 nous plaît que tu sois Notre dame d’atours, et que ton goût prépare La robe dont il faut que demain on nous pare.