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LliS ROMAiNGliS DU CID, 109 et toutes les définitions que nous pourrions donner. Dans la quatrième romance du livre P"", don Diego est tristement assis devant sa table, songeant h son injure et au dangerde son fils; Rodrigue rentre, le glaive sous le bras, les hras sur la poitrine : Il contemple son père, et son œil est plus doux. Il a serré la main du vieillard qu’il révère, Et lui montrant les mets qu’il voit dédaignés tous, Lui dit avec orgueil : Mangez, mon noble père, Mangez, et relevez votre front rembruni. — Qu’entends-je! 6 mon enfant, ce comte téméraire, Ce guerrier redoutable est-il déjà puni? — Mort, dit l’adolescent, mangez, mon noble père. — Rodrigue, asseyez-vous. Preux déjà sans égal, Don Diègue va manger, mais c’est à votre table. Celui qui fut vainqueur d’un si vaillant rival De sa race honorée est le chef respectable. Sentant ses yeux mouillés de pleurs enfin plus doux, Diègue, en disant ces mots, et s’avance et chancelle ; Il embrasse son fils, qui, tombant à genoux. Imprime son respect sur la main paternelle. On trouve dans le livre II la romance suivante, qui respire la plus aimable naïveté : Dans son manoir, Chimène atteinte D’un noir regret, Ne pouvait être plus enceinte, Qu’elle l’était. Un matin, redoublant d’alarmes. Le cœur marri, Elle écrivit avec ses larmes A son mari ; Puis, s’efforçant de se remettre. Et soupirant. Elle écrivit cette autre lettre A Ferdinand : O roi, des rois le plus à craindre Et le plus doux, A vous Chimène ose se plaindre. Et c’est de vous.