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ŒUVRES D’ÉMILE DESCHAMPS.

Ces derniers vers ; à vous qui poussez la bonté,
Avec le cœur bien gros, jusques à la gaîté,
Sachant qu’il faut sourire à l’entour des tristesses,
Gomme vous deux, hélas I mes constantes hôtesses.
Pour les jours, la fatigue et les sombres ennuis ;
L’insomnie énervante et pâle, pour les nuits ;
Voilà ce qu’à la fille aussi bien qu’à la mère
Réserve incessamment ma destinée amère.
Au pauvre Moi si Dieu — quel beau rêve enchanté !
Rendait jamais un peu de joie et de santé.
Comme je délirais vos chaînes rigoureuses !
Que je serais heureux en vous rendant heureuses !.
Vains songes que cela !… mais je ne puis penser
Que Dieu ne songe pas à vous récompenser.
Il saura bien trouver, dans ses trésors de grâces.
Quelques mystiques fleurs à semer sur vos traces…
De mon horrible angoisse, enfer prématuré,
Priez toutes les deux que je sois délivré !…


JUBILÉ DE SHAKESPEARE


23 AVRIL 1864


Entre tous les lutins, les esprits familiers,
Jadis, sous les manoirs, répandus par milliers,
Hôtes évanouis, qui, dans le moyen âge.
Avec nos bons aïeux faisaient si bon ménage,
Il en est deux ou trois, plus près de nous couchés,
Que le grand jour encor n’a point effarouchés.
De ce tout petit nombre est la petite Reine,
Que les songes pourraient appeler leur marraine,