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L’ENFANT

celine Hochart, épouse de Me Foucqué, avocat au Conseil d’Artois, domicilié à Arras.


J’ai été reçue et baptisée en triomphe, à cause de la couleur de mes cheveux qu’on adorait dans ma mère. Elle était belle comme une vierge ; on espérait que je lui ressemblerais tout à fait, mais je ne lui ai ressemblé qu’un peu ; et si l’on m’a aimée, c’était pour autre chose qu’une grande beauté.

Jusque sur ses pieds blancs, sa chevelure d’or
Ruisselait…


Les voisines et les amies de Catherine disaient entre elles : « Allons voir la Madone ! » Et Marceline on tressaillait encore de plaisir et d’orgueil, longtemps après.

Ma mère était partout la grâce et l’harmonie !

Son grand-père Desbordes et deux grands-oncles de son père étaient issus d’une famille bordelaise exilée par la révocation de l’Édit de Nantes.


On ne choisit pas avec Dieu. Sa volonté m’a fait sortir de la race errante qui fuyait les bûchers.


Le grand-père Antoine Desbordes, converti au catholicisme, avait exercé à Genève la profession d’horloger. Les deux oncles, établis librairies-imprimeurs à Amsterdam, étaient, au contraire, restés fidèles à la religion réformée. Ils n’apparaissent qu’épisodiquement dans l’histoire de la famille et n’ont pas le relief permanent du grand-père.