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MARCELINES DESBORDES-VALMORE

Flamands d’aujourd’hui. L’imagination s’y représente aisément Marceline, son frère, ses sœurs et les amis de son jeune âge, venant « s’asseoir aux tombes délaissées », manger leur goûter d’écoliers dans ce dortoir des morts, jouer aux osselets sur leur couverture et danser des rondes aux pieds du Christ farouche que la Révolution allait renverser dans l’herbe…

Car l’imagination, pour s’enflammer, n’a pas même besoin de la paille d’un toit ou du bois des cercueils… Quelques mots seulement : c’était un point dans ce petit espace…



Marceline-Félicité-Josèphe était le dernier des huit enfants (quatre seulement survécurent) de Félix Desbordes, maître peintre-doreur, et de Catherine Lucas, fille d’un censier ou métayer douaisien.

Félix Desbordes, qui peignait, pour les châteaux et les églises, des blasons et des ornements, participait de l’artisan et du bourgeois ; aussi choisit-il les parrain et marraine de Marceline de manière que leur qualité fît honneur aux parents en même temps qu’à l’enfant. L’acte de baptême, dressé dès le surlendemain de sa naissance, porte, en effet, les signatures de Jacques-Joseph Crunelle, avocat au Parlement, de la paroisse de Notre-Damede-La-Chaussée à Valenciennes, et de Marie-Mar-