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LA MÈRE

Hélas ! cela ne lui arrive pas souvent. À l’entrée de l’hiver 1849-1850, elle reprend son antienne :

Pense que, du matin au soir, je travaille ou je cours pour les besoins de notre pauvre maison qui ne tient plus que par quelques fils de la Vierge !

Fin décembre :

Je croule sous le travail. Travailler tant pour rien est bien amer. Je viens de donner mon livre uniquement comme justification de la pension dont on m’a laissé les deux tiers…

Ce livre, qu’elle lui envoyait au mois de janvier[1], c’était Les Anges de la famille, un volume de Contes auquel l’Académie Française décerna, mais en 1854 seulement, un prix de 2 000 francs. Elle ignora toujours le poète. À la veille de sa mort, elle gratifia encore Mme Desbordes-Valmore de 3 000 francs provenant de la fondation Lambert.

Et Villemain, dans son rapport, eut soin de noter que le prix était attribué à Mme Desbordes-Valmore « en raison de la moralité de ses écrits » et pour « honorer d’un secourable hommage les derniers jours d’une femme dont l’infortune

  1. Je possède l’exemplaire orné de cette dédicace :

    « À mon bon frère Félix, comme un souvenir de notre enfance et du foyer béni par Notre-Dame. Envoyé par sa sœur. »