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LA MÈRE

hommages empressés d’un homme tel que Sainte-Beuve. À qui pourtant a-t-il dédié un exemplaire, en bonnes feuilles, de son discours de réception ? À Inès[1]. Mais c’était en 1844. Ondine se trouvait encore a Londres et l’on peut supposer que le nouvel académicien rendait ses devoirs au plus près.

Quoi qu’il en soit, Inès se consumait, tandis que son père, mal instruit de cette tragédie domestique, ressassait d’autres sujets d’inquiétude, de reproche et de tourment.

Je me suis abstenu jusqu’ici d’exprimer mon opinion sur Valmore. Je voulais laisser parler les faits et permettre ainsi au lecteur de se prononcer lui-même en connaissance de cause. Mais cette opinion que j’ai à dessein différée, il est impossible de ne pas la donner, à cette époque où le comédien termine sa carrière dramatique. Car c’est le comédien seulement qu’ont envisagé en Valmore la plupart des biographes de sa femme, les derniers surtout. Ils l’ont jugé sévèrement, et je trouve leur jugement à son endroit bien inconsidéré. Valmore est calomnié, défiguré…, et c’est M. Jules Lemaître qui, d’un mot et le plus innocemment du monde, j’en suis sûr, a faussé son caractère en le marquant d’un pli professionnel qu’il n’eut pas.

Valmore, c’est Delobelle, a dit M. Lemaître ; et les échos ont répété : Delobelle ! les investigateurs ont répété : Delobelle !… heureux de la

  1. Il est en notre possession.