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MARCELINE DESBORDES-VALMORE

houleuse. C’est Pauline et Auber, M.  de Champigny, etc. ; Mélnnie Waldor, Dumas père et Cie ; Caroline, Pierquin de Gembloux et Cie.

Mais toutes trois, outre que nul soupçon de vénalité ne saurait les atteindre, ont été esclaves et dupes de leurs attachements, et c’est assez pour établir, entre elles et Marceline, un courant de sensibilité élective. Elles ouvrent leur cœur à l’amie qui a pris pour devise : be faithful in the death, être fidèle dans la mort. Cette amie leur présente l’image ardente de la fidélité, que les femmes vénèrent quand elles sont trahies, comme certains se convertissent dans la souffrance et le dénuement. Et cette confiance est douce à la religion de Marceline. Elle écrit à Caroline :

Tout ce que j’aimais quand je t’ai entendue et connue pour la première fois, m’a trompée comme tu l’as été de ton côté. Nous sommes deux parias d’amour comme on nous appelait alors.

On comprend pourquoi Mme Valmore s’éloigne de George Sand : c’est parce qu’elle a moins souffert qu’elle n’a fait souffrir. En amour, comme dans toutes les circonstances de la vie, Marceline est avec les victimes.

À Paris, elle voyait ses amis : Dumas père, Jacques Arago, le baron Alibert, Victor Augier (le père d’Émile), Mlle Mars, Mme Tastu, Mme Prévost-Paradol, Sophie Gay, Caroline Branchu… ; et puis, elle plaçait un peu de copie : le Rêve du