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Première partie.

trent, eſtant promptement enflé par eux, s’accourcit & tire le membre auquel il eſt attaché. Ce qui eſt facile à concevoir, pourvu que l’on ſache qu’il n’y a que fort peu d’eſprits animaux qui viennent continuellement du cerveau vers chaque muſcle, mais qu’il y en a toujours quantité d’autres enfermez dans le meſme muſcle qui s’y meuvent tres-vite, quelquefois en tournoyant ſeulement dans le lieu où ils ſont, à ſavoir, lorſqu’ils ne trouvent point de paſſages ouverts pour en ſortir, & quelquefois en coulant dans le muſcle oppoſé. D’autant qu’il y a de petites ouvertures en chacun de ces muſcles par où ces eſprits peuvent couler de l’un dans l’autre, & qui ſont tellement diſpoſées que, lors que les eſprits qui viennent du cerveau vers l’un d’eux ont tant ſoyt peu plus de force que ceux qui vont vers l’autre, ils ouvrent toutes les entrées