Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/65

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
15
Première Partie.

du corps. Or, ces parties du ſang tres-ſubtiles compoſent les eſprits animaux. Et elles n’ont beſoin à cet effect de recevoir aucun autre changement dans le cerveau, ſinon qu’elles y ſont ſéparées des autres parties du ſang moins ſubtiles. Car ce que je nomme icy des eſprits, ne ſont que des corps, & ils n’ont point d’autre propriété, ſinon que ce ſont des corps tres-petits, & qui ſe meuvent tres-viſte, ainſi que les parties de la flamme qui ſort d’un flambeau : En ſorte qu’ils ne s’areſtent en aucun lieu ; & qu’à meſure qu’il en entre quelques uns dans les cavitez du cerveau, il en ſort auſſi quelques autres par les pores qui ſont en ſa ſubſtance, leſquels pores les conduiſent dans les nerfs, & de la dans les muſcles, au moyen de quoy ils meuvent le corps en toutes les diverſes façons qu’il peut eſtre meu.