Page:Descartes - Les Passions de l’âme, éd. 1649.djvu/307

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directement contraire à la ſatiſfaction de ſoy-meſme, & c’eſt une eſpèce de triſteſſe qui vient de ce qu’on croit avoir foit quelque mauvaiſe action ; & elle eſt tres-amère, parce que ſa cauſe ne vient que de nous. Ce qui n’empeſche pas néanmoins qu’elle ne ſoyt fort utile lorſqu’il eſt vrai que l’action dont nous nous repentons eſt mauvaiſe & que nous en avons une connaiſſance certaine, parce qu’elle nous incite à mieux faire une autre fois. Mais il arrive ſouvent que les eſprits faibles ſe repentent des choſes qu’ils ont faites ſans ſavoir aſſurément qu’elles ſoyent mauvaiſes ; ils ſe le perſuadent ſeulement à cauſe qu’ils le craignent ; & s’ils avaient foit le