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qui ont cette connaiſſance & ce ſentiment d’eux-meſmes ſe perſuadent facilement que chacun des autres hommes les peut auſſi avoir de ſoy, parce qu’il n’y a rien en cela qui dépende d’autrui. C’eſt pourquoy ils ne mépriſent jamais perſonne ; et, bien qu’ils voient ſouvent que les autres commettent des fautes qui font paraître leur faibleſſe, ils ſont toutefois plus enclins à les excuſer qu’à les blamer, & à croire que c’eſt plutoſt par manque de connaiſſance que par manque de bonne volonté qu’ils les commettent. Et, comme ils ne penſent point eſtre de beaucoup inférieurs à ceux qui ont plus de bien ou d’honneurs, ou meſme qui ont plus d’eſprit, plus de ſ