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ordinairement que les opinions qu’on a ſans paſſion de la valeur de chaque choſe, toutefois, à cauſe que, de ces opinions, il naît ſouvent des paſſions auxquelles on n’a point donné de noms particuliers, il me ſemble que ceux-ci leur peuvent eſtre attribuez. Et l’eſtime, en tant qu’elle eſt une paſſion, eſt une inclination qu’a l’ame à ſe repréſenter la valeur de la choſe eſtimée, laquelle inclination eſt cauſée par un mouvement particulier des eſprits tellement conduits dans le cerveau qu’ils y fortifient les impreſſions qui ſervent à ce ſujet. Comme, au contraire, la paſſion du mépris eſt une inclination qu’a l’ame à conſidérer la baſſeſſe ou petiteſſe de ce qu’elle mépriſe, cauſée par le mouvement des eſprits qui fortifient l’idée de cette petiteſſe.

Art. 150. Que