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que, dans les grandes joies, le poumon eſt toujours ſi plein de ſang qu’il ne peut eſtre davantage enflé par repriſes.

Art. 126. Quelles ſont ſes principales cauſes.

Et je ne puis remarquer que deux cauſes qui faſſent ainſi ſubitement enfler le poumon. La première eſt la ſurpriſe de l’admiration, laquelle, étant jointe à la joie, peut ouvrir ſi promptement les orifices du cœur, qu’une grande abondance de ſang, entrant tout à coup en ſon coſté droit par la vene cave, s’y raréfie, & paſſant de là par la vene artérieuſe, enfle le poumon. L’autre eſt le mélange de quelque liqueur qui augmente la raréfaction du ſang. Et je n’en trouve point de propre à cela que la plus coulante partie de celuy