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tellement ſerrer les orifices du cœur qu’elle en peut auſſi éteindre le feu ; mais néanmoins on n’obſerve point que cela arrive, ou s’il arrive, c’eſt tres-rarement ; dont je crois que la raiſon eſt qu’il ne peut guère y avoir ſi peu de ſang dans le cœur qu’il ne ſuffiſe pour entretenir la chaleur lors que ſes orifices ſont preſque fermez.

Art. 124. Du ris.

Le ris conſiſte en ce que le ſang qui vient de la cavité droite du cœur par la vene artérieuſe, enflant les poumons ſubitement & à diverſes repriſes, foit que l’air qu’ils contiennent eſt contraint d’en ſortir avec impétuoſité par le ſifflet, où il forme une voix inarticulée & éclatante ; & tant les poumons en s’enflant, que cet air en ſortant, pouſſent tous les muſcles du diaphragme,