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plus froid & plus épais, il a beſoin d’y occuper moins de place ; en ſorte que, ſe retirant dans les plus larges, qui ſont les plus proches du cœur, il quitte les plus éloignées, dont les plus apparentes étant celles du viſage, cela le foit paraître pale & décharné, principalement lors que la triſteſſe eſt grande ou qu’elle ſurvient promptement, comme on voit en l’épouvante, dont la ſurpriſe augmente l’action qui ſerre le cœur.

Art. 117. Comment on rougit ſouvent étant triſte.

Mais il arrive ſouvent qu’on ne palit point étant triſte, & qu’au contraire on devient rouge. Ce qui doit eſtre attribué aux autres paſſions qui ſe joignent à la triſteſſe, à ſavoir à l’amour ou au déſir, & quelquefois