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un aliment aſſez convenable pour entretenir la chaleur du cœur, & qu’elles en contenaient en telle quantité qu’il n’avoit pas beſoin de tirer aucune nourriture d’ailleurs. Ce qui a excité en l’ame la paſſion de la joie, & a foit en meſme temps que les orifices du cœur ſe ſont plus ouverts que de coutume, & que les eſprits coulant abondamment du cerveau, non ſeulement dans les nerfs qui ſervent à ouvrir ces orifices, mais auſſi généralement en tous les autres qui pouſſent le ſang des venes vers le cœur, empeſchent qu’il n’y en vienne de nouveau du foie, de la rate, des inteſtins & de l’eſtomac. C’eſt pourquoy ces meſmes mouvemens accompagnent la joie.

Art. 110.