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l’envie, la pitié.

Mais lorſqu’il nous eſt repréſenté comme appartenant à d’autres hommes, nous pouvons les en eſtimer dignes ou indignes ; & lors que nous les en eſtimons dignes, cela n’excite point en nous d’autre paſſion que la joie, en tant que c’eſt pour nous quelque bien de voir que les choſes arrivent comme elles doivent. Il y a ſeulement cette différence que la joie qui vient du bien eſt ſérieuſe, au lieu que celle qui vient du mal eſt accompagnée de ris & de moquerie. Mais ſi nous les en eſtimons indignes, le bien excite l’envie, & le mal la pitié, qui ſont des eſpèces de triſteſſe. Et il eſt à remarquer que les meſmes paſſions qui ſe rapportent aux biens ou aux maux préſents peuvent ſouvent auſſi eſtre