Page:Descartes - L’Homme, éd. 1664.djvu/17

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

& que son Livre estoit desia imprimé.

Apres tout neantmoins, ie ne puis m’empescher de le loüer, & de luy fçavoir gré de son entreprise, qui est grande, & pour la meilleure partie fort bien executée, dont les fautes mesmes sont faites avec iugement, lesquelles ne luy doivent pas estre imputées, puisqu’elles ne viennent point de lui, mais de l’infidelité de la copie sur laquelle il a travaillé ; laquelle doit avoir dautant plus exercé son esprit, pour la bien tourner en latin, qu’il a eu plus de peine a bien entendre les lieux ou elle estoit defectueuse.

Et afin qu’on ne pense pas que Messieurs de Gutschoven & de la Forge, qui ont tracé les Figures qui sont dans ce Livre, se soient servis de celles de M. Scluyl pour inventer les leur en corrigeant les siennes, & pour conserver à chacun l’honneur qui luy appartient. Monsieur Chapelain me sera tesmoin, s’il n’est pas vray que lors que ie fus chez luy, pour recevoir de sa main le present que Monsieur Schuyl m’avoit fait de son Livre, ie luy portay en mesme temps toutes les Figures de ce Traité, que chacun de ces Messieurs avoit faites, & que ie voulus expressément luy faire voir, pour avoir un iour en la foy d’une personne d’une probité aussi reconnue que la sienne, un garend de cette verité.

Pour continuer ce recit, ou si vous voulez cette histoire, & la prendre maintenant dés son commencement, comme i’avois tousiours dans l’esprit de publier un iour ce Traitté, & que j’estois en peine de trouver quelqu’un qui se voulust donner la peine de travailler aux Figures qui y manquoient, ne me sentant pas assez