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P R E F A C E.

quelques Figures de Monsieur Descartes, que Mousieur Pallot luy avoit mises entre les mains, ie luy envoyay la Lettre que Monsieur Pallot son amy m’avoit luy-mes- me écrite sur cela, afin qu’il ne pust douter de l'advis que i'avois receu, & le priay de me les communiquer, & les autres que l’on m'avoit aussi dit qu’il auoit inven- tées, afin que ie m’en pusse seruir (si ie les trouvois iustes) pour l'impression que ie meditois, dont ie ne manque- rois pas de luy faire part. Il receut la priere que ie luy fis avec toute la civilité possible, & m'accorda mesme plus que ie ne luy auois demandé ; Car avec ses Figures, il m’envoya une copie du traitté dont il s’estoit servy pour les inventer. Ie ne voulus pas paroistre incivil dans la réponse que ie luy fis, & quoy que i’eusse remarqué quelques defauts dans ses Figures, & dans cet Exemplaire qu'il m’avoit envoyé, comme ie ne pensois pas qu’il se dust tant haster, mais croyant au contraire qu’il me laisseroit passer le premier, & qu’ainsi il pourroit corriger les fautes de sa copie, sur l’imprimé que i'aurois fait faire, . ie ne songeay plus qu’à m'estendre sur ses louanges, qui luy estoient bien deües, & vfay de tous les termes que l’humeur & la civilité françoise nous permettent de dire ; en quoy il s’est un peu trompé, ayant aussi-tost pris cela pour unc approbation entiere de son ouvrage. Si i'eusse crû que cette premiere lettre, ou ce premier mot de compliment, eust deu entrer dans le conseil de ce qu’il avoit à faire, ie luy aurois dit sincèrement mes sentimens, comme c’est la coutume, & luy aurois épargné : quelques petits déplaisirs ; mais ie n’ay rien sceu de tout ce qu’il faisoit, que quand la chose estoit sans remede,