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dire à ce procedé, & ceux qui la liront, sçauront bien luy rendre le rang qu’elle merite. S’il avoit aussi bien rencontré dans les figures des muscles & du cerveau qu’il a inventées, comme il a fait dans sa Preface, & qu’il eust travaillé sur une copie plus fidele pour faire sa version, ie n’aurois rien voulu faire autre chose, que de remettre ce Traitté en sa langue Naturelle, & me serois seruy de ses propres figures, qui l’emportent sans doute de beaucoup sur celles que i’ay fait mettre à ce Livre, si l’on a simplement égard à la graveure & a l’impression ; mais que ie croy pour la pluspart estre moins intelligibles que les autres, & moins propres à l’intelligence du texte.

Comme elles ne sont point de moy, i’en puis dire plus librement mon sentiment, & cela n’empeschera pas le jugement que les autres en pourront faire ; C’est pourquoy ie le prie de m’excuser, si apres l’avoir remercié des louanges trop obligeantes dont il m’a comblé & honoré dans sa Preface, Ie ne laisse pas de dire icy qu’il s’est un peu trop hasté dans l’impression de ce Traitté, & que s’il m’auoit fait la faveur de m’en advertir, ie l’aurois prié de la surseoir (comme il estoit ce me semble assez raisonnable) iusques à ce que ie l’eusse fait imprimer icy en François, moy qui en avoit l’original ; & aurois en mesme temps empesches qu’il ne fust tombé, comme il a fait, en plusieurs fautes, qui luy estoient inevitables par le defaut de la copie, ce qui sans doute auroit rendu son livre meilleur.

Ie ne veux pas icy les cotter toutes, ceux qui prendront la peine de confronter son Latin avec le François, les