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beaucoup moins embarraſſés que les autres, & ils ſe trouveront beaucoup plus cours ſi on veut uſer de quelque chiffre particulier pour exprimer ces ſubtendues, ainſi qu’on foit du chiffre pour exprimer le coſté des cubes.

Et on peut auſſi, en ſuite de ceci, exprimer les racines de toutes les Équations qui montent juſqu au carré de carré, par les règles ci-deſſus expliquées. En ſorte que je ne ſache rien de plus à déſirer en cette matière. Car enfin la nature de ces racines ne permet pas qu’on les exprime en termes plus ſimples, ni qu’on les détermine par aucune conſtruction qui ſoyt enſemble plus générale & plus facile.

Pourquoy les problèmes ſolides ne peuvent eſtre conſtruits ſans les ſections coniques, ni ceux qui ſont plus compoſés ſans quelques autres lignes plus compoſées.

Il eſt vrai que je n’ai pas encore dit ſur quelles raiſons je me fonde, pour oſer ainſi aſſurer ſi une choſe eſt poſſible ou ne l’eſt pas. Mais, ſi on prend garde comment, par la méthode dont je me ſers, tout ce qui tombe ſous la conſidération des Géomètres ſe réduit à un meſme genre de Problèmes, qui eſt de chercher la valeur des racines de quelqu’Équation, on jugera bien qu’il n’eſt pas malaiſé de faire un dénombrement de toutes les voies par leſquelles on les peut trouver, qui ſoyt ſuffiſant pour démontrer qu’on a choiſi la plus générale & la plus ſimple. Et particulièrement pour ce qui eſt des Problèmes ſolides, que j’ai dit ne pouvoir eſtre conſtruis, ſans qu’on y emploie quelque ligne plus compoſée que la circulaire, c’eſt choſe qu’on peut aſſés trouver, de ce qu’ils ſe réduiſent tous a deux conſtructions ; en l’une deſquelles il faut avoir tout enſemble les deux points, qui déterminent deux moyennes proportionnelles entre deux