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02 2 Vie de Descartes.

» sions, fort peu 7-emarquable, ou tout à fait réduit en poudre *. » « Voilà ce que j'écrivais en 1819, au retour de la cérémonie. » J'ajoute aujourd'hui ce peu de lignes :

« Je suis sûr de n'avoir vu aucun os qui ressemblât le moins du » monde à un crâne ou à un fragment quelconque de crâne. La » personne qui montrait ces débris, nous dit, en propres termes, » que rien n'avait conservé sa forme, sinon un os de l'une des » cuisses ; elle prit ensuite quelques poignées de poussière, pour » nous les montrer, et le reste de cette poussière fut tout simple- » ment, sans y toucher, versé dans le caveau, qui fut tout aussitôt » fermé d'une longue et large pierre. Personne pour le moment » ne songea au crâne; on le supposa réduit en poussière, comme » le reste, à l'exception d'un seul os et de quelques fragments fort » petits. Tous les os des bras, des jambes et des cuisses, à l'ex- » ception d'un seul, sont en poudre ou en minces fragments; il » n'est pas impossible qu'il en soit de même du crâiie, après cent » soixante-neuf ans. »

Delambre conclut ainsi : « Dans le doute, il paraît convenable » de supposer l'authenticité, de laquelle nous doutons beaucoup » cependant, et de conserver précieusement le don de M. Berze- » lius : sauf à demander quelques renseignements ultérieurs, s'il » peut se les procurer, ce qui est assez douteux, puisque sa lettre » d'envoi ne paraît pas celle d'un témoin bien convaincu. »

Et en tête de son premier mémoire, Delambre a ajouté cette note : « M"" Cuvier convient qu'il n'y a point de certificat, que ce certi- » ficat, s'il existait, ne signifierait rien ; il croit que le crâne est » celui de Descartes, parce qu'il -trouve de grandes conformités » avec l'estampe; et moi, je crois voir le contraire. » Cette note a peut-être été ajoutée après l'échange de lettres entre Cuvier et Lenoir, i5 et 16 mai. que nous verrons plus loin.

a. Cette page, citée par avance, se trouve, en effet, à l'endroit indiqué (p. 200), dans l'ouvrage imprimé : Histoire de V Astronomie moderne, par M. Delambre (tome second, Paris, veuve Courcier, 182 1, in-4). L'ali- néa se termine ainsi : « J'ai dit que ces restes avaient été transportés solen- » nellement, c'est-à-dire que cette pompe était celle d'un convoi ordi- » naire ; la cérémonie était présidée par le maire de l'arrondissement; » quelques membres de l'Institut composaient le cortège, et pour tout » chant triomphal on exécuta un Libéra et le Dies irœ [et ab hcedis me » séquestra) : on demanda à Dieu de ne pas confondre Descartes avec » les boucs et les réprouvés. » Dans ces dernières paroles reparaît le ton, volontiers sarcastique à l'égard des cérémonies du culte, d'un philosophe du xvui' siècle : l'astronome Delambre était né le 19 septembre 1749.

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