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^8o Vie de Descartes.

initiales H. D. M. i. v. i,. veulent dire : Henricus Des-Marets, luris Vtriufque Licentiatus. Et nous reconstituons ainsi à coup sûr les nom, prénom et qualité du jeune traducteur.

Revenons au petit livre de Clauberg. C'est surtout un livre de polémique. Mais on y relève çà et là quelques renseignements curieux.

Le plus souvent, l'auteur appelle notre philosophe Cartesius: mais il imprime aussi quelquefois Cartes simplement, et non pas même Des-Cartes. (Voir pp. 12, i3, i5, 19,68,96, 147, 214, etc.)

Un ennemi du philosophe avait traité celui-ci d'homuncio. Voici la riposte de Clauberg : « Homuncionem appellas, quem Naturce » Filium cordati vocant? Memorabo verfus quos adjundos ejus » habet effigies, rumpantur ut ilia Codro :

Talis erat vultu Naturce Filius, unus

Qui menti in Matris vifcera pandit iter. AJjUgnanfque fuis quœvis miracula caujis, Miraculum reliquum folus in orbe fuit.

» Ipfe hune Pythagoras, rejedo nomine tandem Philofophi, vere » dixerit elTe coçôv. » (Pag. 83-84.) Ce quatrain est différent des vers que Constantin Huygens, le fils, composa pour le portrait de Des- cartes par Schooten, et que nous avons rapportés, t. V, p. 321-322 et p. 339-340.

Clauberg cite les lettres de Henry More (ou Morus) à Descartes, bien qu'elles n'aient été imprimées que plus tard, au tome P' des Lettres publiées par Clerselier: « Vir in Anglia dodifTimus D. Hen- » ricus More in literis ante triennium ad Cartefium Cantabrigiâ » exaratis... » (Pag. 4.) Ces lettres sont, en effet, de 1648 et 1649, et le livre de Clauberg a été publié en i652.

Clauberg rapporte le mot d'Archimède, qui ne demandait qu'un point fixe, avec un levier, pour soulever le monde ; Descartes l'avait aussi rapporté dans ses Méditations, t. VII, p. 24, 1. 9-13. Seuie-

» animum appulifti ad facra ftudia, & corpus Juris cum corpore Scriptu- » rarum permutaili... » 11 fut reçu ministre en i652, et suivit la carrière ecclésiastique à Groningue, Cassai, Bois-le-Duc, et à partir de 1662, à Delft. Il y était encore en 1696, date à laquelle Bayle écrivit l'article Marets (Samuf.l des-) de son Dictionnaire. Mais Bayle ne dit mot du traducteur des Passions de Descartes, et sans doute il a ignoré que c'était Henri Des-Marets.

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