Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XII.djvu/622

Cette page n’a pas encore été corrigée

^jS Vie DE "Descartes.

» Candide Confultiflimus D. Marefius in praefatione libelli de Pall. » An. à fe latina civitate donati : Quanti eum vivum fecijfet fapien- » tijjima Regina... » (Pag. 367.) Suit un passage de la préface que nous avons rapportée, t. XI, p. 490; il s'arrête aux mots ...quant fumus ignem.

Clauberg devait tenir ce renseignement de Desmarets lui-même, qu'il cite à plusieurs reprises dans son petit livre, et qui, déclare- t-il, lui avait témoigné de la bienveillance. Il le nomme en compa- gnie de deux autres ministres ou théologiens, qu'il connaissait également : Heydanus, de Leyde, et le gefndre de celui-ci, Frans Burman, dont nous avons publié, t. V, p. 144-179, un si curieux entretien avec notre philosophe :

« Et vivunt adhuc in Belgio plures & in'figniores Theologi, qui- » bus arda cum Cartefio amicitia intcrceflit, ex quibus & mihi » favent Heidanus & Marefms, Theologi*, ille Leidae, hic Gro- » ningas, Profeffores celeberrimi, quos honoris caufâ nomino, Addo » D. Francifcum Burmannum, Ecclefias Hanovienfis Belgicœ Mini- » ftruftî, Virum integerrimum ac dodiïïîmum. » (Pag. 59-60.)

Ce point paraît donc bien acquis, et il est intéressant de savoir que les deux traducteurs d'ouvrages de Descartes, de français en latin, furent deux ministres protestants : Etienne de Courcelles pour le Discours de la Méthode, la Dioptrique et les Météores; Samuel Desmarets, pour le Traité des Passions.

Toutefois, dans les six lettres initiales qui accompagnent le titre Passiones Animœ, à savoir : H. D. M. i. v. l., une seule se rapporte au nom de Desmarets latinisé, la lettre M {Marejius). Mais on y retrouve aussi les initiales du nom français écrit en deux mots, Des- Marets : D. M. Reste donc seulement la première lettre H, qui ne correspond pas au prénom du professeur de Groningue, Samuel; restent également les trois lettres plus petites, qui suivent : i. v. l.

Voici la solution de l'énigme. Desmarets fit traduire les Passions du français en latin par son fils aîné, comme Cièrselier fera du latin en français pour quelques lettres de Descartes (voir t. V, p. 634- 635). Ce travail, un peu profane, surtout pour un ouvrage de ce genre, convenait mal à un théologien de profession, et il se sera contenté d'écrire lui-même la préface, de revoir sans doute la tra- duction, et de la publier sous les initiales du jeune homme. Des- marets avait, en effet, un fils, nous le savons par une longue préface qu'il mit en tête de son Ullima Patientia, en 1645. A cette date, le fils était à Paris auprès d'un oncle, Charles Desmarets, propre frère de Samuel, et avocat au Parlement, à qui justement cette préface est

�� �