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^ço Vie de Descartes.

ne s'était levé tôt. Au collège même, ses maîtres le laissaient au lit le matin autant qu'il voulait; plus tard, il continua d'y rester jusqu'à une heure assez avancée. Il y travaillait d'ail- leurs, ou plutôt, comme il le disait lui-même, il laissait insen- siblement les rêveries du jour (ainsi appelait-il ses méditations) se mêler aux derniers rêves de la nuit*. Chanut eut beau lui donner son carrosse pour le conduire au palais : la maison de l'ambassadeur était dans un quartier assez éloigné *", on avait le temps de se refroidir en chemin. Chanut lui-même venait d'être malade pendant huit à dix jours, mais s'était guéri ; moins heureux. Descartes tomba malade à son tour, et mourut. Nous avons quelques détails sur sa maladie, qui était une

» luy reprefente fouuent la mefme chofe ; mais elle ne nous croit pas. » Cette viftoire, Monfeig% vous eft referuée ; & fi maintenant la raifon de » fa fanté ne la peut obliger à demeurer au licl vn peu plus tard, voftre » confideration l'y refoudra quelque iour, & ie prie Dieu que ce iour ne » foit pas différé long temps. » {Bibl. Nat., MS. fr. 17965, p. 186 r. et V.) Sur ce sujet délicat, Chanut écrivait à M. de Brienne, 20 mars 1649 : « (déclaration de la Reine au Sénat)... que la fuiettion au » mariage auoit certaines conditions qu'elle ne pouuoit encore goufter, » ny mefme déterminer quand elle pourroit vaincre la répugnance qu'elle » y fentoit prefentement. . . » (Page 202 r.)

a. Voir ci-avant, p. 20, note b (témoignage de Lipstorp) ; et p. 73-74, note a (témoignage de Le Vasseur). Voir aussi t. I,p. 198-199, dans une lettre à Balzac, l'aveu de Descartes lui-même. Il est vrai qu'il avait, ce semble, l'habitude de se coucher tard : t. 11,'p. 36i, 1. 7-10, et p. 388,

1. 21-23.

b. Voir ci-avant, p. 640, note, 16 févr. 1647. Quant au carrosse, Chanut aussitôt arrivé à Stockholm, en avait fait venir un de Hollande, par les soins de Brasset, ou plutôt de Mad< Brasset. Ce fut même toute une affaire. Il écrivait, entre autres, à Brasset, le 24 mars 1646, à propos de ce carrosse : « ce n'efl point vn office qui regarde fimplement les » femmes, car je reconnois tous les jours qu'il m'ert impofTible de m'en » paffer, veu la falote des rues de cette ville, & la necelTité de fe mettre » quelquefois à l'air pour ceux qui paffent vne vie fedentaire ». {Bibl. Nat., MS. fr. 17962, p. 219.)

c. Toutes les relations que nous en avons, ont été reproduites, t. V, p. 470-500: lettres de Chanut, p. 470-476; de Saumaise fils, p. 476-477; du médecin Wullen, p. 477-479 ; relation de Clerselier, p. 481-485; note de Sorbière, p. 485; de Philibert de La Mare, p. 485-486; relation de Baillet, p. 486-494.

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