Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XII.djvu/520

Cette page n’a pas encore été corrigée

478 Vie de Descartes.

sujet% sans compter une ou deux autres encore à Mersenne. Quant au frère aîné, le marquis de Newcastle, que Descartes traite « d'Excellence », et qu'il appelle révérencieusement « Monseigneur », les trois longues lettres qu'il lui écrit, sont fort instructives : on y voit cet Anglais s'intéresser à la question des bétes-machines, et à l'explication que le philosophe donne de leur apparence de langage et de tous leurs mouvements extérieurs; ce qu'il en dit, à cette date de 1646, complète à merveille le peu qu'il avait esquissé en 1687. Un autre Anglais, Henry More (ou Morus), en 1649, envoya trois longues lettres d'objections, auxquelles Descartes répondit toujours sans se lasser"; la mort seule l'empêcha de répondre à une quatrième, qui lui fut envoyée en novembre ; on ne sait pas si elle lui parvint à Stockholm. Il devait être ravi de voir ainsi ses doctrines étudiées jusqu'en Angleterre. En outre les cri- tiques qui lui étaient faites, ne portaient que sur des détails, et avaient un caractère positif, qui n'était pas non plus pour lui déplaire. Notre philosophe français approuvait Bacon et la méthode baconienne; loin de l'exclure, il lui faisait une place,

a. Tome IV, pp. 379, 41 5, 429 et 558 : lettres du 3o mars, i5 mai, i5 juin et 2 novembre 1646. Ajoutons-y une lettre de Roberval à Cavendish pour Descaftes [ibid., p. 420), et deux lettres de celui-ci à Mersenne, dont l'une du 2 mars 1646 [ibid., pp. 364 et 366).

b. Voir ci-avant, p. 463, note b. Voir t. IV, p. 188, avril 1645 ; p. 325, cet. 1645; p. 568, du 23 nov. 1646. C'est dans cette troisième lettre qu'il est question « de l'entendement ou de la penfée que Montagne et » quelques autres attribuent aux beftes », p. 5/3-576. Il y est aussi ques- tion « de la nature de l'argent vif » (p. 571-572), « de la génération des » pierres » (p. 570-571), « des Chymiftes » (p. 569-570). Résumé des deux lettres précédentes : 1», « touchant la caufe du chaud & du froid » (p. 189- 190), « le froid de la fièvre » (p. 190-iqi), « les Efprits animaux & » vitaux » (p. 191), « la caufe du fommeil » (p. 192) ; — 2°, cause « de la » faim & de la foif » (p. 326-328), « de tous les mouvemens qui font dans » le monde » (p. 328-329), " confervation de la fanté » et le « traité des » animaux » qu'il méditait (p. 326 et p. 329-330).

c. Lettres de Morus à Descartes : 11 déc. 1648 (t. V, p. 235), 5 mars, 23 juillet et 21 octobre 1649 {ibid., pp. 298, 376 et 434). Réponses de Descartes aux trois premières : 5 février, i5 avril et fin d'août 1649 [ibid., pp. 267, 340 et 401).

�� �