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Séjour a Egmond. 477

même d'engager de nouveau Fermât dans la querelle. Mais Descartes répondit, au moins à Roberval, d'un ton encore plus acerbe qu'il n'avait fait en i638 et lôSg. Il n'était plus seule- ment l'auteur d'un livre non signé, les Essais de lôSy; il avait depuis lors publié sous son nom deux ouvrages, les Méditations et les Principes, qui faisaient quelque bruit parmi les savants et les philosophes : et cela explique, s'il ne l'excuse tout à fait, la singulière virulence de langage, où il se laisse aller dans une lettre du 2 novembre 1646 : son rival lui rap- pelle « le capitan de la comédie italienne, berné et souffleté » d'une pantoufle, et qui ne laisse pas de continuer ses rodo- » montades" ». Roberval eut-il communication de cette lettre, du vivant de Mersenne? Il est peu probable; et on comprend qu'après la mort de celui-ci, lorsqu'il en prit connaissance, il ait préféré qu'elle ne fût pas publiée.

D'autres curieux s'étaient adressés à notre philosophe dans sa solitude, et il n'en fut pas peu flatté, si l'on en juge par l'empressement qu'il mit à leur répondre. Ce furent d'abord les deux frères Cavendish, l'un qui s'appelait simplement de ce nom, et l'autre, l'aîné, qui portait le titre de comte, puis mar- quis de Newcastle (Neucastel, traduit Descartes). Leur qualité d'étrangers servit peut-t-'irc auprès de lui ces deux gentils- hommes anglais. Ils étaient à Paris l'un et l'autre, et même Hobbes avait déjà rappelé, dans une lettre à Descartes, le séjour de l'un deux en lôSo". En 1646, Cavendish, d'accord avec Mersenne, envoya au philosophe une série d'expériences sur les oscillations du pendule, afin qu'il pût les interpréter en mathématicien. C'était une de ces questions physico-mathéma- tiques, auxquelles on s'intéressait en ce temps-là. Descartes répondit directement à Cavendish dans quatre lettres sur ce

a. Tome IV, p. 545, 1. 9 ; p. 549, 1. 3-7; et p. 55 1 , 1. 8-9.

b. Voir ci-avant, p. 270-271.

c. Tome III, p. 342, 1. 12-1 5. Voir ci-avant, p. 295. Il est encore question de Cavendish, dans une lettre du 11 mars 1640 (t. III, pp. 43 et 45) ; et à propos des lunettes, dans deux lettres, dont la seconde est du 20 oct. 1642 [ibid., p. 385-586 et p. 590, 1. 16-18).

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