Page:Descartes - Œuvres, éd. Adam et Tannery, XII.djvu/478

Cette page n’a pas encore été corrigée

4}6 Vie de Descartes.

peine vingt-sept ans), s'était présenté à Endegeest, tant il avait hâte de voir le philosophe, dont le nom sans doute revenait souvent dans les conversations à Paris ; et nous avons ainsi, grâce à lui, une fort jolie description de l'endroit qu'habitait alors Descartes. Sorbière, nous dit son biographe, était de ces gens « qui se font toujours de fête, et se fourent » où on ne les demande point ». On le retrouve dans l'entou- rage des savants en renom. Il oflFre à chacun ses services, et au besoin sa plume, qui n'était pas mal taillée. Ses héros étaient Rabelais d'abord, que personne ne connaissait mieux que lui, puis Montaigne et Charron, dont il ne pouvait souffrir qu'on parlât maP. Homme de peu de cervelle d'ailleurs, ou de cervelle légère, et qui tournait à tous les vents. Non pas seulement parce que, plus tard, en i653," et dans son intérêt il se fera catholique, de protestant qu'il était ; mais il traduira en français les ouvrages de Hobbes, avec force louanges, bien que la première lecture ne lui eût guère plu : le De Cive de Hobbes avait paru d'abord sans nom d'auteur, en 1642; Sorbière le prit pour la philosophie de Descartes, qu'on attendait de tous côtés, et le jugea un fort méchant livre". Il avait pris parti contre Descartes (ce qui n'empêchera pas un revirement plus tard en faveur de notre philosophe, dans des Discours publiés en 1660) ; mais pour le moment et pour des années encore, il est tout à fait l'homme de Gassend. Il avait enfin obtenu de celui-ci, qui s'était fait prier, la per- mission de publier à part, non seulement ses Objections aux Méditations, avec les Réponses de Descartes, mais les Instances à ces Réponses, sous le titre de Disquisitio Meta-

a. Tome III, p. 35i-352 : extrait d'une lettre du 10 nov. 1657.

b. Page 24-25 des Mémoires (non paginés) de Graverol, en tête des Sorberiana (Tolosae, Colomyez et Posucl, M.DC.XCL).

c. Lettres de Sorbière à Martel, 10 févr. et 8 juin 1643. Voir André Morizc, Thomas Hobbes et Samuel Sorbière, p. 197-198 de la Revue Germanique, mars-avril 1908. (Paris, Alcan, 1908.)

d. Lettres & Difcours fur diverfes matières curieufes. (Paris, François Clouzier, 16C0.)

�� �