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Principes de la Philosophie. ^91

le noyau central, ou la première région, en a conservé la nature"; puis une croûte s'est formée par-dessus, comme pour les Comètes, croûte persistante, qui constitue une région intermé- diaire, tout hypothétique, car les investigations de l'homme ne vont pas jusque-là ; elle-même est recouverte d'une superficie ou surface, qui compose par-dessus encore la troisième région. Descartes montre comment la matière subtile s'y répartit en quatre corps principaux. Mais, avant de les expliquer, il passe en revue les trois ou quatre actions qui les produisent ^. L'une d'elles est la Lumière, précédemment étudiée, et une autre la Chaleur'. C'est aussi la Pesanteur, dont notre philosophe avait déjà communiqué confidentiellement à quelques amis l'expli- cation ** : la pesanteur, à la façon dont croyaient l'entendre les scolastiques, lui paraissait le. type des qualités occultes, qu'il avait tant de fois proscrites; nous n'en avons que plus d'intérêt à voir ce qu'il prétend mettre à la placer Quant aux corps

a. Mersenne reçut d'un correspondant de Bergerac, le médecin Des- champs, la lettre suivante, datée du i" nov. 1645 : « . .. le fieur Brun, » defpuis le printemps paffé, a receu le liure de M Gaffendi contre les » Méditations de M' des Cartes, & les Principes de fa phyfique, que i'ay » leusattentiuement. Et pour vous en dire mon aduis, quoy quelesraifons » de M' des Cartes foyent fort fubtiles, ie me range du parti de Monf"' » Gafifendi. Pour le liure des Principes, i'euffe defiré que M des Cartes » eut monté des expériences aux principes, pluftoft que de defcendre » d'iceux à explicquer les etfefts de nature. Et ie trouue eftrange, entre » autres chofes, ce qu'il affeure que les planettes ayent efté des Eftoiles » fixes, qui foyent efté couuertes & eftaintes par des taches fuligineufes » qui s'encroûtent autour. Car le feu des Eftoiles fixes auroit fait creuer » cete croûte, plus aifement que les grenades ou bombes ne font creuer le » métal d'ond elles font faiftes, lequel eft beaucoup plus dur que cete » croûte ne fauroit eftre, & le feu des aftres plus fort que celuy de la » poudre à canon d'ond font remplies lefdites bombes. » (Paris, Bibl. Nat., MS. fr. n. a., 6206, f° 233.)

b. Tome VIII, p. 208-218; ou t. IX (2* partie), p. 207-216 : art. xv à XXXI inclus.

c. Tome VIII, p. 217-218 ; ou t. IX (2« partie), p. 2i5 et 216 : art. xxviii {Lumière); art. xxix à xxxi inclus (Chaleur).

d. En particulier à Debeaune : t. II, p. 644, lettre du 3o avril 1639. Ibid., p. 559, 1. 10-16. Tome VIII, p. 212-217; o" ^- ^^ (2* partie), p. 210-214 : art. xx à xxvii inclus.

e. Voir ci-avant, p. 1 5 3- 154.

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