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Principes de la PinLOsopuiF. ^s^

de thèses^, comme il était d'usage alors dans les écoles. C'était un livre d'enseignement que voulait donner Descartes, un manuel, ou, comme il dit lui-même, un simple « abrégé ■.

Mais une doctrine ne peut se substituer à une autre et la remplacer, qu'à la condition de renverser celle-ci d'abord et de la ruiner de fond en comble. Telle fut bien, en effet, la pre- mière pensée de notre philosophe. 1/exposé de la doctrine nouvelle devait être suivi d'un exposé semblable de la philoso- phie communément reçue, avec des notes critiques sur cette dernière; le tout se terminerait par une comparaison des deux, ainsi mises ensemble sous les yeux du lecteur**. Descartes s en- quit donc, auprès de Mersenne, d'un ouvrage assez court, et qui résumerait l'enseignement officiel, ou plutôt orthodoxe, ce qui était tout un. Il connaissait, au moins par leurs titres, les ouvrages des Jésuites Toletus et Rubius. et surtout la collection de l'Université de Co'imbre « les Conimbres », comme on disait), dernier mot de la scolastique en ce temps-là\ Mais, c'étaient des ouvrages de longue haleine, développés en d'énormes volumes in-folio. Il ne se souciait pas de parcourir cette litté- rature d'école, sur laquelle il n'avait pas jeté les yeux « depuis » une vingtaine d'années », c'est-à-dire depuis 1620, En cher- chantbien dans ses souvenirs antérieurs à cette date, il se rap- pela un livre de grosseur raisonnable, qu'il avait lu, sans doute, au collège de La Flèche, la Philosophie du Frère Eustache de Saint-Paul, religieux Feuillant. La première édition était de 1609, et l'ouvrage avait été mainte fois réédité depuis lors. Descartes en acheta donc un exemplaire, et se mit à la relire^. D'autre part Mer.senne, informé de son dessein, lui signala un autre abrégé, de même format ou peu s'en faut, et plus récent, le Cours de Philosophie d'Abra de Raconis, en lôSy. Descartes n'eut pas besoin de l'acheter; il le trouva dans une

a. Tome III, p. 233, 1. 2-9 : du 11 nov. 1640.

b. Ibid., p. 23?, 1. 9-15, et p. 259-260 : nov. et déc. 1640.

c. Ibid., p. i83, 1. 4-18, et p. 194-196.

d. Ibid., p. 232, 1. 3-3. Voir ci-avant, p. 23, note c.

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