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lui fait honte de sa partialité pour Voct et contre lui '. IMus tard, songeant peut-être à quitter la Hollande sans esprit de retour, et voulant régler cette affaire définitivement, il reprit cette Lettre apologétique, la développa et l'envoya comme son dernier mot, en français et en flamand, au Vroedschap d'Utrecht, le 21 février 1648. Il refaisait à grands traits tout l'historique de l'affaire, depuis 1639 jusqu'en 1645, ne ména- geant pas à Voct père et à Voct fils ses invectives et ses sarcasmes, faisant même aux deux huguenots une application ironique des textes de la Bible : ce qui fut, sans doute, jugé abusif. Car lorsqu'on imprima la lettre latine à Ams- terdam en 1654, après sa mort, on supprima "allusion à Suzanne entre les deux vieillards "(c'est-à-dire Voët et son complice Dematius, tentant de séduire le jeune et vertueux vSchoock), ainsi que le jugement de Salomon, au sujet d'un enfant réclamé par deux mères (au rebours de l'ouvrage en question, que ses deux pères désavouaient). Emporté par sa verve. Descartes battait le ministre avec ses propres armes, oubliant qu'en pays protestant il n'était pas permis, et à un catholique moins qu'à personne, de faire de la Bible cet usage irrévérencieux et presque sacrilège. De sorte qu'on se demande, une fois de plus, si cette Lettre apologétique, adressée au « Magistrat » d'Utrecht, n'était pas destinée aussi bien à ses lecteurs de France, pour les édifier complètement sur son orthodoxie; d'autant plus qu'il y déclare hautement son amitié avec le P. Mersenne, religieux de Saint-François- de-Paule, avec le P. Dinet, confesseur du roi, et avec d'autres Jésuites encore ; il n'avoue sa petite brouillerie avec l'un d'eux, le P. Bourdin, que pour proclamer aussitôt leur réconciliation*^.

a. Tome JV, p. 22(j. Tome VIII {2' pariic), p. ?26.

b. Tome V, p. 125, cl t. VIII (2'= punie), p. 274-275. Au même i. VIII (2^ parnc), se trouve celte Lettre apolo^rtique en lrani,ais d'abord, p. 199-27^, puis en latin, p. 277-1^17, avec des éciaircissenients, p. 278-333. Voir l'appréciation de lîrasset, t. V, p. i32, note a.

c. Tome VIII (2'^ partie), p. 2(13, I. i5, à p. 2'i5, I. 29, et p. 3i3.

d. Ibid., p. 2o5, 1. 16, il p. 20X, I. 4; et p. 221, 1. i<), ;i p. 223, I. 24. Voir, en outre, i. IV, p. 143-144.

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