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CHAPITRE II

MÉDITATIONS

(suite) (I64I-I642)

��Les Méditations sont au nombre de six, une, semble-t-il, pour chaque jour de la semaine. Il ne faudrait pourtant pas voir là comme une réminiscence biblique ; Descartes n'a point réparti sa tâche, ainsi que l'œuvre de la création, en six jour- nées, après lesquelles il se reposa. Et même il n'aimait point qu'on lui rappelât trop la Bible, surtout pour en tirer des objections contre sa métaphysique. A vrai dire, ni Hobbes, ni Gassend, ni Caterus, ni même Arnauld, c'est-à-dire aucun des vrais philosophes n'usa de cette arme contre lui ; mais à deux reprises le petit groupe de Paris, qui comptait sans doute aussi des théologiens, lui allégua, par exemple, que Dieu pourrait bien être trompeur: n'a-t-il pas, en effet, trompé les Ninivites et trompé Pharaon"? D'autre part, on invoquait aussi les anges, ou tout au moins la nature angélique*", comme intermé- diaire entre Dieu et les hommes. Descartes manifeste quelque impatience, et finit même par déclarer qu'il ne répondra plus à des objections de ce genre: il n'a point fait, dit-il, d'études théologiques, sinon juste ce qu'il en fallait pour son instruc- tion personnelle, et n'a point reçu du ciel, par une grâce

a. Tome VII, p. 125-126, et p. 143, 1. 6-17.

b. Ibid.^ p. 413-414 et p. 428-429.

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